Entre bientraitance de la personne âgée et bientraitance de l’enfance, on pourrait penser qu’il y a peu en commun. Si il s’agit toujours d’une même notion, son application dans le milieu de l’enfance et des personnes âgées renvoie à deux spécialités médicales différentes, à des besoins différents, et à un entourage différent.
Pourtant, une lettre d’un parent âgé à son enfant dresse un beau parallèle entre ces deux domaines.
« Cher fils, le jour où tu trouveras que je suis devenu très vieux, essaie de me comprendre et d’avoir de la patience envers moi.
Si je me salis en mangeant, si j’ai de la difficulté à m’habiller, sois patient.
Si je répète la même chose des dizaines de fois, ne m’interrompt pas. Ecoute-moi. Quand tu étais petit, tu voulais que je te lise la même histoire, soir après soir. Je l’ai fait.
Si je ne prends pas de douche aussi souvent, ne me réprimande pas. Ne me dis pas que c’est une honte. Souviens-toi combien d’excuses j’inventais pour te faire prendre un bain quand tu étais petit.
En voyant mon ignorance face aux nouvelles technologies, ne te moque pas. Laisse-moi le temps de comprendre. Je t’ai appris tant de choses.
S’il m’arrive de manquer de mémoire ou de ne pouvoir suivre une conversation, laisse-moi le temps nécessaire pour me souvenir. Si je n’y parviens pas, ne deviens pas nerveux et arrogant. L’important pour moi, c’est d’être avec toi et de pouvoir te parler.
Si je refuse de manger, ne me force pas.
Quand un jour, je te dirai que je ne veux plus vivre, que je veux mourir, ne te fâche pas. Essaie de comprendre qu’à un certain âge, on ne vit plus vraiment. On survit simplement.
Un jour tu comprendras que malgré toutes mes erreurs, j’ai toujours voulu te préparer le terrain pour quand tu serais grand. Ne te sens pas triste, malheureux ou incompétent face à ma vieillesse et à mon état.
Reste près de moi, essaie de comprendre ce que je vis, fais de ton mieux comme je l’ai fait à ta naissance. Aide moi à terminer ma vie avec amour et patience. La seule façon qu’il me reste pour t’en remercier, c’est un sourire…Je t’aime. »
Cette lettre a été lue lors de la journée de sensibilisation à la bientraitance, à la « Maison du lac » au cours d’un goûter réunissant les résidents, les familles, les associations, les élus et les autorités de contrôle.
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