Dans le but de faire connaître du grand public la réalité de l’univers carcéral, Philippe Zoumernoff et Nathalie Guibert ont co-écrit le livre : « la prison, ça n’arrive pas qu’aux autres ». Les deux auteurs se sont par la suite livrés à un entretien.
A la question demandant si la France maltraite ses prisonniers, la réponse est en demi teinte. On ne peut répondre de façon générale par l’affirmative. En effet il y a une forme de maltraitance de par la surpopulation, et le caractère vétuste des infrastructures. Cependant il ne faut pas occulter que la plupart des violences se font entre les détenus.
Néanmoins des pratiques discrétionnaires qui ont été dénoncées comme le mitard, les privations de parloir, courrier, les fouilles au corps, perdurent toujours. Cependant de plus en plus, les détenus ont la possibilité de saisir la cour européenne des Droits de l’Homme et obtiennent des condamnations pour leur pays.
Une des façons de lutter contre la surpopulation en milieu carcéral serait de n’utiliser la détention provisoire qu’à titre exceptionnel, comme cela est prévu par le code pénal. Il serait également utile de transformer les peines inférieures à une année d’emprisonnement en sanctions plus efficaces comme les travaux d’intérêt général.
L’état de délabrement des prisons est dû au fait que des bâtiments datent de la fin du XIX, des anciens bâtiments hospitaliers ou religieux ont été reconvertis pou abriter des prisonniers. A cela s’ajoute que la maintenance passe toujours après la sécurité, ce qui nous conduit à une situation où même les bâtiments récents sont délabrés.
Une partie des problèmes vient du fait que le secteur hospitalier n’a plus les moyens d’accueillir et suivre toutes les personnes nécessitant des soins psychiatriques. Ainsi beaucoup de personnes sont marginalisées, à la rue et finissent par arriver en prison suite à un crime ou délit qui peut être aurait été évité avec des soins appropriés. Les malades mentaux ayant commis ces actes sont de moins en moins jugés irresponsables ce qui fait que cette population s’accroît dans les prisons.
Pour l’immense majorité des détenus, la prison n’a pas les moyens d’en assurer la réinsertion. « Il y a 2 500 travailleurs sociaux pour 60 000 détenus et 130 000 personnes placées sous main de justice hors de la prison. La prison est devenue une peine de référence, comme si elle était la seule possible, alors que dans de nombreux cas, les personnes en sortent dans le même état, ou dans un état encore plus dégradé que celui dans lequel elles étaient en arrivant. »
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merci beaucoup
les détenus peuvent porter plainte mais ne le font pas par peur des reprisailles. et lorsque qu’ils le font généralement les directeurs couvre leur personnel