La maltraitance peut avoir deux formes différentes, celle d’une violence dure et celle d’une violence douce. La première est peut être la plus facile à voir et à éradiquer, tant elle est plus scandaleuse et choquante, elle passe moins inaperçu. La seconde en revanche ne découle pas d’une mauvaise volonté ou d’une volonté de faire du mal. De ce fait, elle demeure plus discrète, moins visible, mais aussi moins consciente.
Le concept d’humanitude repose sur une définition de l’homme comme animal communiquant doté de capacités et vivant dans un milieu particulier, ce qui implique des besoins propres à l’espèce humaine. Ce concept a été popularisé et adapté aux soins des personnes âgées par Yves Gineste et Rosette Marescotti il y a 30 ans. La méthode ainsi mise au point a montré son efficacité vis-à-vis des personnes atteintes de maladies neurodégénératives de type Alzheimer et apparentées. Elle vise à restituer à la personne sa dignité d’être humain et s’inscrit ainsi dans une démarche de bientraitance.
A l’initiative de la Ministre de la santé et des sports, 2011 devrait être l’année des patients et de leurs droits. L’accent était mis sur l’information au sein de trois axes principaux : « Faire vivre les droits des patients » ; « La bientraitance à l’hôpital » ; « Les nouvelles attentes du citoyen, acteur de santé » (voir notre article : 2011 sera l’année des patients et de leurs droits). L’annonce de ce programme a eu pour effet d’exaspérer certains professionnels de la santé.
Entre bientraitance de la personne âgée et bientraitance de l’enfance, on pourrait penser qu’il y a peu en commun. Si il s’agit toujours d’une même notion, son application dans le milieu de l’enfance et des personnes âgées renvoie à deux spécialités médicales différentes, à des besoins différents, et à un entourage différent.
Pourtant, une lettre d’un parent âgé à son enfant dresse un beau parallèle entre ces deux domaines.
La situation de nos aînés en institution a été au cœur de plusieurs scandales dévoilés par les médias. Dans le souci de faire le point sur les conditions de vie des personnes âgées en maison de retraite et EHPAD, des questionnaires d’autoévaluation des pratiques de bientraitance ont été envoyés aux établissements pour être ensuite analysés.