Fondée en 2002, l’Association Française pour la Bientraitance des Aînés et/ou Handicapés AFBHA agit pour la sensibilisation et la prévention de la maltraitance, aussi bien chez les particuliers que chez les professionnels.
Afin de développer la bientraitance, elle s’est fixée les objectifs suivants :
- La mise en place d’une organisation de détection, prise en charge et prévention de la maltraitance sur la région Ile-de-France
- Organiser un centre d’écoute habilité à recevoir les signalements, les analyser et transmettre ces éléments aux équipes chargées d’en assurer le suivi.
- Mettre en place un dispositif d’analyse au sein du centre d’écoute permettant une étude statistique. Cela dans le but d’informer les partenaires et faire une étude épidémiologique de la maltraitance.
- Participer à la constitution d’équipes locales de prise en charge et de suivi des signalements transmis. Apporter à ces équipes un soutien méthodologique.
- Concevoir et organiser un plan régional de sensibilisation et formation sur les situations de maltraitance.
- Effectuer une communication en direction des professionnels et du grand public pour promouvoir la lutte contre la maltraitance et favoriser le recours au centre d’écoute.
- A partir de cette sensibilisation, organiser une coopération interinstitutionnelle afin de passer de la lutte contre la maltraitance à une véritable bientraitance de la personne âgée.
Ce dispositif a été officiellement inauguré le 21 janvier 2004. Un numéro de solidarité vieillesse a été mis en place : 0 810 600 209. Depuis Février 2008, l’AFBAH a la tâche de gérer l’écoute du numéro d’appel 3977 mis en place par Valérie Létard. Il a remplacé le précédent numéro de solidarité vieillesse. Le centre d’écoute est donc passé d’une couverture régionale à un centre d’appel national.
Le centre est composé d’un conseil d’administration et d’une équipe salariée : 8 écoutants, 1 directrice, 1 psychologue coordinatrice, 1 chargée de communication, 1 responsable de la formation. Il est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h.
Les rapports d’activités de 2008 et 2009 ont permis d’avoir des renseignements statistiques.
5 650 dossiers ont été créés par l’AFBAH ou par les antennes départementales lorsqu’elles reçoivent directement des appels justifiant une ouverture. Parmi ces dossiers :
- 89% ont un rapport avec une problématique de maltraitance mais n’ont pas forcément donné lieu à une prise en charge de proximité (par exemple, en cas de témoignage).
- 63.6% sont des « signalements » c’est-à-dire des situations de maltraitance qui donnent lieu à un suivi de proximité.
- 15% n’ont pas de lien direct avec la problématique maltraitance et concernent des difficultés dans les démarches administratives, des situations d’isolement, des troubles de voisinage, des conflits familiaux …
Il a ainsi été possible d’établir qu’un cas de maltraitance sur six avait lieu en institution. La maltraitance s’avère ainsi être plutôt le fait de particuliers à domicile. Les personnes âgées constituent 80,6% de l’activité du centre alors que les personnes handicapées n’en constituent que 26,5% (7% des appels sont comptabilisés dans les deux catégories).
Ces renseignements sont très importants pour orienter les efforts à produire, notamment au niveau des pouvoirs publics. Ces chiffres indiquent qu’il serait pertinent de cibler en priorité les personnes âgées qui semblent davantage souffrir de la maltraitance.
Néanmoins, il ne faut pas non plus négliger le reste de la population « fragile », car ce système d’appel ne semble pas adapté pour les enfants victimes de maltraitance. Il est donc possible que les personnes handicapées appellent moins que nos aînés, parceque ce système leur est moins adapté. De fait ce sont bien les personnes âgées qui étaient la cible principale dans les objectifs de l’AFBAH.
Il faut également ajouter que l’existence d’une « loi du silence » très forte pour les cas de maltraitance sur les personnes handicapées peut jouer un rôle dans cette disproportion des appels.
Si ces chiffres sont très utiles, il ne faut donc pas en tirer de conclusions hâtives.
Au Québec, une ligne a été mise en place sur le même modèle que notre 3977. Elle se nomme Aide Abus Aînés et dépasse actuellement toutes les attentes puisque l’on attendait environ 4 appels par jours et qu’elle en reçoit en moyenne 25.
Bien que la question de la maltraitance demeure encore taboue, il semblerait que la campagne d publicité qui a précédé la mise en service de cette ligne ait été efficace.
Un fait intéressant est à noter puisque certains aidants appellent car ils sont à bout et sentent qu’ils pourraient devenir maltraitants.
J ai fait dix courriers recommandé dénonçant de la maltraitante que mon fils tétraplégique vit dans la MAS dans lequel il est depuis deux ans et rien ne bouge!!!
je me sens découragé par un tel manque d’humanité…
pouvez vous m’aider?