L’organisme met en place au sein de ses établissements un dispositif visant à lutter contre un mal qui demeure encore tabou.
L’objectif annoncé est d’inciter les équipes à lutter contre la banalisation de la maltraitance.
Un équipe mobile pour ouvrir le dialogue sur la maltraitance
Prévenir les situations de maltraitance sur le terrain, c’est une bonne idée mais comment la mettre en pratique ?
C’est la question à laquelle tente de répondre la Croix-Rouge française, en déployant depuis le mois d’avril dernier une équipe mobile dont le but est de lutter contre les situations de maltraitance notamment des personnes âgées au sein de ses établissements.
«Depuis quelques années, il y a un engagement fort des pouvoirs publics et des associations face à la maltraitance, constate Alice Casagrande, directrice adjointe en charge de la bientraitance à la Croix-Rouge, mais, trop souvent, notamment en gérontologie, on a tendance à tout expliquer par un problème de manque de moyens ou de formation du personnel. C’est légitime, ajoute-elle, mais l’un des enjeux est aussi de convaincre que, face à des situations souvent délicates, le silence n’est pas solution.»
La maltraitance, une violence rarement intentionnelle
La maltraitance au sein des maisons de retraite est rarement intentionnelle, on parle en effet plus souvent dans les faits d’un “ordinaire maltraitant” voire d’une “maltraitance institutionnelle”.
Jean-Robert Steinmann, directeur du pôle gérontologie de la Croix-Rouge à Lyon explique à ce sujet : «Au quotidien, il peut arriver qu’un professionnel, à force de faire certains actes de manière mécanique, ne se rende plus compte que ceux-ci peuvent être perçus comme humiliants ou manquant d’humanité».
La médiation contre la loi du silence ou la détresse économique
Ce sont les deux piliers qui rendent difficile le signalement d’actes de maltraitance en institution. La peur de passer pour un délateur ou encore une situation économique précaire faisant craindre pour son emploi n’aident pas en effet à briser la loi du silence qui règne au nom du sacrosaint esprit de corps. Ainsi l’initiative de la Croix-Rouge devient intéressante en ceci qu’elle instille dans une équation complexe la dimension de la médiation, l’intervention d’un tiers. L’équipe mobile «bientraitance» a pour vocation de se déplacer dans les établissements accueillant des personnes âgées, des enfants, des personnes handicapées ou en situation de précarité.
Selon Alice Casagrande : «Le but [serait] de provoquer la réflexion en faisant comprendre que signaler n’est pas une délation ni une trahison de l’équipe, de convaincre que se taire et banaliser ces comportements, c’est d’abord abandonner une personne vulnérable à son sort, mais aussi abdiquer toute responsabilité professionnelle et humaine.»
je vous demande surtout de ne pas oublier les MAS, etablissement pour nos enfants adultes,ils sont tellement vulnérables surtout quand ils ne parlent pas. merci
Mme Ollivier