L’office régional Européen de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de publier un rapport sur la prévention de la maltraitance des personnes âgées en Europe.
Ce rapport illustre les différents facteurs (sociaux, culturels, économiques, environnementaux…) qui influencent le risque d’être victime ou auteur d’actes de maltraitance envers les personnes âgées, ainsi que les facteurs susceptibles de prévenir ces actes.
Selon ce rapport, il est estimé qu’en Europe au moins 4 millions de personnes âgées sont victimes de maltraitances physiques telles que des gifles, coups de poing, coups de pied, brûlures, enfermement… Par ailleurs près de 2500 personnes âgées risquent de mourir “aux mains des membres de la famille”.
Ce rapport donne la première indication du nombre, des causes et des conséquences des mauvais traitements infligés aux aînés, et donne un aperçu des bonnes pratiques en matière de prévention.
En 2050, un tiers de la population Européenne aura plus de 60 ans et le nombre de personnes âgées dépendantes sera plus important qu’aujourd’hui. Les personnes âgées qui souffrent de démence ou de handicap étant les plus susceptibles d’être maltraitées, et en période de restriction financière, il y aura une pression importante pour les aidants familiaux et professionnels, avec pour conséquences le risque de voir augmenter le nombre de personnes âgées maltraitées.
Ce nouveau rapport couvre les 53 pays de la région européenne, pour tous les cas de maltraitance (physique, sexuelle, psychologique, financière, négligence) tant à domicile qu’en institution.
En plus des 4 millions de personnes âgées maltraitées physiquement chaque année en Europe :
- 29 millions sont soumises à des abus psychologiques (insultes ou menaces)
- 6 millions à des abus financiers (l’argent volé, fraude)
- 1 million a des abus sexuels (harcèlement, agression, viol ou encore exhibitionnisme).
La maltraitance envers les aînés reste à ce jour un tabou social, de nombreux cas sont ignorés ou sous-estimés. Aussi ce rapport vise à fournir des conseils aux décideurs de la zone Europe afin de prévenir les mauvais traitements aux aînés, tels que :
- Le développement et la mise en œuvre de politiques et plans nationaux pour prévenir la maltraitance des personnes âgées et traiter des questions éthiques
- L’amélioration de la collecte des données, la surveillance et la recherche
- La mise en œuvre de stratégies de prévention et de contrôle
- Le renforcement des services aux victimes, y compris l’investissement dans la formation du personnel
- La sensibilisation et les facteurs de protection